Franck Dufrennes, ancien joueur des Ulis, se livre avec sincérité sur sa carrière de footballeur. Une interview touchante et drôle.

Freddy Raoux : " Déjà 10 ans que tu as quitté le club, que deviens-tu ? "

Franck Dufrennes : " Eh oui 10 ans que j'ai quitté Les Ulis. Je suis actuellement sous contrat au Vannes Olympique club en tant que joueur fédéral. Et côté famille, je suis marié et papa d'une petite Maria et dans l'attente d'une petite fille, prévue pour décembre.

FR : " Nous te connaissions attaquant, est-ce toujours le cas ?"

FD : " Oui toujours joueur offensif. Au PSG, j'ai aussi évolué milieu axial dans un milieu à 3 et j'ai adoré aussi. Mais je suis et restera un joueur offensif. "

FR : " Tu sembles avoir trouvé une forme de stabilité à Vannes ?"

FD : " Effectivement. Nous nous plaisons énormément à Vannes. Ma femme a grandi en Bretagne à Rennes (pas très loin), la région est très agréable à vivre. J'y construis ma maison, nous souhaitons rester dans le coin.  "

FR : " Pourquoi avoir privilégié la province à la région parisienne dans les choix de carrière ? "

FD : " Je n'ai pas forcément eu le choix de revenir dans la région parisienne ou alors on m'a sollicité alors que j'étais bien dans un club. La formation de Fleury (N2) où évolue Nouï Laifa,  m'avait contacté il y a 2 ans mais j'ai préféré rester à Vannes. Après niveau football, il reste beaucoup plus agréable d'évoluer en province, plus de monde au stade, meilleures installations. Les gens en province s'identifient souvent beaucoup plus facilement au club du coin ou de la ville. "

FR : " Peut-on vivre du football en jouant en National 3 ? "

FD : " Oui, je suis sous contrat fédéral. J'ai un contrat avec Vannes jusqu'en juin 2019 avec une année en plus si nous montons en N2. Depuis mon départ des Ulis, je vis du football et je sais que j'ai de la chance. "

FR : " Exerces-tu une autre activité professionnelle en parallèle du foot ? "

FD : " Non, je consacre 100% de mon temps au club !  "

FR : " N'est-ce pas difficile de trouver un équilibre famillial lorsqu'on change régulièrement de club, de région ? "

FD : " J'ai eu la chance de partir assez jeune des Ulis donc ça pose pas trop de problèmes. Ma femme m'a suivi partout à partir du moment où j'ai signé à Raon l’Étape. On a toujours pu joindre mon football et les études de son côté. Ma femme a terminé ses études quand nous sommes arrivés à Vannes et depuis elle travaille ici. Donc tout roule de ce côté là. "

FR : "Tu as évolué en National, pensais-tu avoir les qualités pour joueur plus haut ? "

FD : "J'ai effectivement évolué 2 saisons en National. La première saison à Colmar durant laquelle j'avais réalisé une sacré saison avec 10 buts et pas mal de passes décisives. A cette époque, Sochaux alors en L1 m'avait proposé un contrat de 2 ans + 1 en option mais pour des raisons que je ne connais pas (agent ?), cela n'a pas pu se faire. J'avais pourtant donné mon accord. C'est alors que le PSG m'a pris. Donc je pense que j'avais les qualités pour évolué au dessus. Techniquement c'est certain, après physiquement et mentalement je ne sais pas si j'en avais envie ou les capacités. Beaucoup de mes entraîneurs m'ont dit que si j'avais eu envie de me faire "mal" je ne serais pas là. Mais je ne regrette rien. "

FR : "Revenons justement sur ton passage au PSG, tu y as évolué en tant que professionnel, que retiens-tu de ton passage au PSG sous l'ère qatari ? "

FD : " Énormément de bonnes choses. La première, j'ai pu réaliser ce qu'était le professionnalisme au niveau des joueurs, des installations et de la logistique. C'était vraiment bien sur cet aspect. Après, j'avais signé pro pour aider les jeunes de la CFA à se maintenir car une réforme des championnats faisait que 4 clubs pouvait descendre. A la trêve, nous étions sur de nous maintenir, les 6 derniers mois ont été longs. En effet, nos meilleurs jeunes jouaient la youth league le mercredi et la Gambardella le week end. Donc nous en CFA, on a lâché un peu . " 

FR : "Tu avais activement participé aux belles pages du club dans les années 2000 (Gambardella puis les montées avec l'équipe fanion), quel regard portes-tu sur l'évolution du club ? "

FD : "Je suis de loin son évolution. J'ai vu qu'au niveau infrastructure c'est le jour et la nuit. Nous à l'époque c'était mercredi et vendredi sur le stabilisé (rires). Tu as connu aussi Freddy nous avons fait quelques matchs ensemble. Après niveau sportif, forcément super évolution. J'ai quitté le club en DHR (R3 aujourd'hui) et il est maintenant en National 3. Chez les jeunes, ça à l'air un peu plus compliqué mais ça va revenir. "

FR : " Quel est ton meilleur souvenir au club ? "

FD : "J'en ai beaucoup. Ceux qui me viennent immédiatement c'est la Gambardella aux Ulis avec les potes Nous avions une sacré équipe (les jumeaux marega, Billel, Yacine Yakhou, Mickaël Gace, Mahamadou Sylla...). Une équipe de malade. Je retiens également nos deux montées avec les Seniors. Nous avions pratiquement que des jeunes. Nous étions encadré par Billé Dia et Ahmed Zerrouki.  "

FR : "As tu gardé contact avec ta génération ? "

FD : "Oui bien évidement. Je suis très très proche de mes amins de toujours (Nouï, Billel, Karamoko, Momar et Diarra). Ce sont mes frères et je les aime. Après, j'en vois encore certains de temps en temps avec plaisir. Ibou et JR Bisaka ce sont mes frères aussi. D'ailleurs ils ont tous assisté à mon mariage. C'est ma famille. "

FR : "Comment imagines-tu ton après carrière ? "

FD : " Je l'imagine en Bretagne et à Vannes, j'espère au club. J'espère avoir l'opportunité de trouver un métier qui me permettra de pouvoir entraîner le soir et donc d'être un peu toujours dans le foot. "

FR : " Le foot est une histoire de famille chez Les Dufrennes, ton père et ton frère baignent dedans, quelles ont été leurs influences ? "

FD : "Mon frère pas forcément. En effet, il est parti jeune à Cannes (au centre de formation). Son aventure ne reste pas un bon souvenir. Par contre, mon père beaucoup plus. En effet, il était responsable technique et entraîneur des Seniors à Palaiseau. Je passais donc beaucoup de temps avec lui. Forcément ça aide. "

FR : "  A l'instar de ton père, tu avais commencé une carrière d'éducateur aux Ulis, où en es-tu sur ce plan ? "

FD : " J'ai effectivement commencé aux Ulis. Avec le foot, cela n'est pas évident notamment du fait que l'on joue le samedi. Depuis mon arrivée à Vannes, j'ai eu en charge les U15 et depuis 3 ans je suis en charge de la section sportive avec nos collèges et lycées partenaires. Les horaires sont aménagés pour permettre à nos jeunes de s'entraîner 4 fois par semaine. J'anime des séances le mardi et le jeud aprés midi. J'envisage de passer mon BEF la saison prochaine. "

FR : " Tu avais commencé par les U13 et notamment un certain Anthony Martial , as-tu gardé contact avec lui ?"

FD : " Avec Anthony nous échangeons un petit texto de temps en temps. Je lui avais demandé un maillot pour le tournoi au club et il a toujours répondu favorablement. En même temps, il a intérêt car pour moi ce n'est pas une star du foot c'est un petit des bergères (quartier aux Ulis, rires). Mais je suis en contact avec d'autres comme Gregory Claire ou Titoune que je revoie de temps en temps. Sacré belle génération d'ailleurs. Nous avions tout gagné ! "

FR : " Tu as toujours eu un bon rapport avec les jeunes, comment l'expliques-tu  ?"

FD : " En général, j'ai un bon rapport ave tout le monde. J'aime parlé aux gens donc c'est plus facile. Avec les jeunes à l'époque, je n'avais que 7/8 ans de différence avec eux, il y avait donc une forme de proximité qui aidait. "

FR : " Cette complicité s'était d'ailleurs exprimée à travers ce fameux concours de buts entre Anthony et toi, qui a finalement gagné ?"

FD : " En étant honnête, je pense que c'est lui qui l'avait remporté. En même temps heureusement pour lui, il était tellement plus fort que les autres. Plus facile de marquer en 13 ans qu'en seniors, hein Anthony ? Mdr  "

FR : " Quel regard portes-tu sur le football d'aujourd'hui ?"

FD : " Je l'apprécie tel qu'il est. Rien à faire des sommes dépensées et du reste. Moi Neymar ou Mbappe, je m'en fiche de leurs valeurs marchandes. Pour moi, le foot commence quand l'arbitre siffle le début du match et pas dans les médias. Moi je veux voir des buts, des joueurs qui dribblent. Le reste est au second plan.  "

FR : " Le dernier pays visité ? "

FD : " Émirats Arabes Unis pour y voir mon frère "

FR : " Ton plat préféré ? "

FD : " La raclette, Incroyable ! "

FR : " Ton style de musique ? "

FD  : " J'écoute de tout. "

FR : " Le joueur qui t’inspire ? "

FD : " Grégory Dufrennes (mon frère). J'en ai vu des joueurs avec du talent mais alors lui c'est incroyable. Mais malheureusement son deuxième prénom c'est Flemmard (rires) ! "

FR : " Le but que tu rêverais de marquer ? "

FD : " En coupe de France contre une L1 ou le but de la montée en N2. "

FR : " Ton geste favori au foot ? "

FD : " La passe et la virgule (rires)"

FR : " Ton meilleur souvenir de footballeur ? "

FD : " Les 5/6 entraînements avec les pros du PSG sous l'ère Ancelotti.... Incroyable souvenir. Être à l'entraînement avec Verrati, Silva, Pastore, Rabiot, Gameiro .... c'était bien. Des grands joueurs et des mecs supers accessibles.  "

Un dernier mot pour dire un grand bonjour à la famille Noblecourt (père et fils), Jean Michel et à ceux que j'oublie et surtout une grosse pensée à Féfé que je n'oublierai jamais.